En application des dispositions de l'article L.1233-45 du Code du travail, "le
salarié licencié pour motif économique bénéficie d'une priorité de
réembauche durant un délai d'un an à compter de la date de rupture de
son contrat s'il en fait la demande au cours de ce même délai. Dans ce
cas, l'employeur informe le salarié de tout emploi devenu disponible et
compatible avec sa qualification".
Le salarié qui entend bénéficier de cette priorité de réembauchage
légale doit donc l'indiquer à son employeur. Ce bénéfice est par
ailleurs limité à une durée d'un an après le licenciement.
L'article 44 de la convention collective des journalistes, prévoit lui que :
"Les employeurs s'engagent dans le cadre de la législation en vigueur
à respecter les règles suivantes de licenciement dans les cas
particuliers ci-après :
a) Suppression d'emploi. Dans ce cas le journaliste professionnel
congédié et sans emploi sera réengagé en priorité dans le premier poste
vacant de sa compétence"
Cette règle apparaît plus favorable aux journalistes et assimilés
que celle qui est prévue, pour l'ensemble des salariés, à l'article
L.1233-45 du Code du travail puisque, dans l'hypothèse qu'elle prévoit
(c'est-à-dire un licenciement prononcé du fait d'une suppression
d'emploi, ce qui est souvent le cas d'un licenciement économique) la
priorité de réembauchage a vocation à s'appliquer même si le salarié n'a
pas fait de démarche spécifique auprès de son ancien employeur pour en
bénéficier.
En outre, la priorité de réembauchage prévue à l'article
44 de la convention collective des journalistes n'est pas, contrairement
à ce que prévoit l'article L.1233-45 du Code du travail, limitée dans
le temps.
En application du principe de faveur (selon lequel en présence de
deux normes concurrentes c'est la plus favorable au salarié que l'on
doit retenir), la priorité de réembauchage prévue à l'article 44 de la
convention collective des journalistes doit donc s'appliquer par
préférence à celle prévue à l'article L.1233-45 du Code du travail.
Il appartient en conséquence à l'ancien employeur d'un journaliste
ou assimilé dont l'emploi a été supprimé de mettre en oeuvre
volontairement cette priorité de réembauchage conventionnelle et donc de
lui proposer "tout emploi devenu disponible et compatible avec sa qualification".
Vianney FERAUD
Avocat au barreau de Paris
commentaires
Limite dans le temps ?
Bonjour,
Est ce que cela signifie qu'il n'y a pas de limite dans le temps à cette obligation de réembauchage des journalistes ?
Merci
RE: Limite dans le temps ?
Puisque l'article 44 de la
convention collective des journalistes vise le journaliste professionnel
"sans emploi", on peut considérer que l'obligation de réembauchage
prévue par ce texte cesse lorsque ce journaliste a retrouvé un emploi.
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