Traditionnellement,
la pige est définie comme étant un mode de rémunération à la tâche
(au nombre de lignes, de photographies, de reportages...) et ce indépendamment
du temps effectivement passé par le journaliste ou assimilé à la réalisation de
cette tâche.
Dans leur accord (désormais étendu) du 7 novembre
2008 sur les journalistes payés à la pige, les partenaires sociaux ont rappelé
que les collaborations de ces journalistes étaient effectuées sans référence à
un temps de travail.
La Cour d'appel de Paris dans un arrêt du 24
septembre 2002 (2002-31446), estimait que "par définition, le
paiement à la pige constitue une rémunération forfaitaire indépendante du
nombre d'heures de travail nécessaires pour la réaliser".
Cette même Cour jugeait encore le 13 décembre 2007
(05/09076) que "le paiement à la pige constitue un mode de rémunération
forfaitaire indépendant du nombre d'heures nécessaire à sa réalisation ce qui
exclut de se référer au SMIC".
Ce mode de fixation de la
rémunération du pigiste (qui ne résulte d'aucune disposition légale) déroge à
la règle habituelle selon laquelle les salariés sont payés essentiellement par
référence au temps passés à l'accomplissement de leur travail.
Cette pratique ne semble pas satisfaire la Cour de
cassation qui, dans un arrêt du 30 avril 2003 (02-41957) puis à nouveau dans
deux arrêts du 16 septembre 2009 (n°07-44254 et 07-44275) paraît vouloir exiger
qu'il soit fait référence à un temps de travail en jugeant que le SMIC est bel
et bien applicable aux journalistes et assimilés payés à la pige.
Les pigistes doivent en
effet, selon la Cour, "être rémunérés au taux du salaire minimum
de croissance pour le nombre d'heures qu'ils ont effectué, ou qu'ils ont
consacré à la réalisation de chaque pige".
Même si la Cour ne le dit pas expressément on doit
comprendre que les pigistes doivent "au moins" être rémunérés sur la
base du SMIC, lequel constitue le plancher du montant du salaire horaire et
évidemment pas forcément le salaire réel.
Si l'on doit décompter le temps de travail effectif
des pigistes pour vérifier qu'ils sont bien payés au-dessus du SMIC ou encore
pour déterminer, en fonction du nombre d'heures de travail effectué, le montant
qui leur est dû au titre de la prime d'ancienneté, on voit mal pourquoi la
rémunération des pigistes ne devrait pas elle-même être calculée en fonction du
temps passé à la réalisation des tâches qui leur ont été confiées.
Vianney FERAUD
Traditionnellement,
la pige est définie comme étant un mode de rémunération à la tâche
(au nombre de lignes, de photographies, de reportages...) et ce indépendamment
du temps effectivement passé par le journaliste ou assimilé à la réalisation de
cette tâche.
Dans leur accord (désormais étendu) du 7 novembre
2008 sur les journalistes payés à la pige, les partenaires sociaux ont rappelé
que les collaborations de ces journalistes étaient effectuées sans référence à
un temps de travail.
La Cour d'appel de Paris dans un arrêt du 24
septembre 2002 (2002-31446), estimait que "par définition, le
paiement à la pige constitue une rémunération forfaitaire indépendante du
nombre d'heures de travail nécessaires pour la réaliser".
Cette même Cour jugeait encore le 13 décembre 2007
(05/09076) que "le paiement à la pige constitue un mode de rémunération
forfaitaire indépendant du nombre d'heures nécessaire à sa réalisation ce qui
exclut de se référer au SMIC".
Ce mode de fixation de la
rémunération du pigiste (qui ne résulte d'aucune disposition légale) déroge à
la règle habituelle selon laquelle les salariés sont payés essentiellement par
référence au temps passés à l'accomplissement de leur travail.
Cette pratique ne semble pas satisfaire la Cour de
cassation qui, dans un arrêt du 30 avril 2003 (02-41957) puis à nouveau dans
deux arrêts du 16 septembre 2009 (n°07-44254 et 07-44275) paraît vouloir exiger
qu'il soit fait référence à un temps de travail en jugeant que le SMIC est bel
et bien applicable aux journalistes et assimilés payés à la pige.
Les pigistes doivent en
effet, selon la Cour, "être rémunérés au taux du salaire minimum
de croissance pour le nombre d'heures qu'ils ont effectué, ou qu'ils ont
consacré à la réalisation de chaque pige".
Même si la Cour ne le dit pas expressément on doit
comprendre que les pigistes doivent "au moins" être rémunérés sur la
base du SMIC, lequel constitue le plancher du montant du salaire horaire et
évidemment pas forcément le salaire réel.
Si l'on doit décompter le temps de travail effectif
des pigistes pour vérifier qu'ils sont bien payés au-dessus du SMIC ou encore
pour déterminer, en fonction du nombre d'heures de travail effectué, le montant
qui leur est dû au titre de la prime d'ancienneté, on voit mal pourquoi la
rémunération des pigistes ne devrait pas elle-même être calculée en fonction du
temps passé à la réalisation des tâches qui leur ont été confiées.
Vianney FERAUD